Rétablir la dignité

Restorer la dignité

La naissance d’un enfant devrait être l’un des moments les plus joyeux de la vie. Mais pour de nombreuses femmes qui vivent dans des pays en développement, c’est le début d’une vie douloureuse, entourée de solitude et de pauvreté.

Sans accès à des soins médicaux ou chirurgicaux réguliers pendant et après l’accouchement, de nombreuses femmes souffrent de blessures, généralement lorsque l’accouchement est prolongé ou difficile.

C’est l’histoire de Gisèle.

En 1993…

Gisèle avait 28 ans, elle était mariée et attendait un bébé. Suite à une fausse couche lors de sa première grossesse, ce bébé était encore plus précieux. Elle était ravie à l’idée de devenir mère et de fonder une famille avec son mari. Avoir des enfants était tout ce que Gisèle avait toujours voulu ; c’était la raison pour laquelle elle croyait être ici sur terre.

Malheureusement, Gisèle a perdu son bébé lors d’un accouchement prolongé. En raison du traumatisme de l’accouchement, elle a développé une condition appelée fistule obstétrique ou fistule vésico-vaginale (FVV). La FVV est une lésion liée à l’accouchement qui crée un trou entre le canal de naissance et les voies urinaires, laissant la mère incontinente. Pendant 20 ans, Gisèle a vécu avec un flux constant d’urine s’écoulant le long de ses jambes.

La gestion de son incontinence était difficile et odorante. Cette situation lui rappelait l’enfant qu’elle avait perdu. La nuit, elle devait se réveiller toutes les heures pour se changer. Son mari, se rendant compte qu’elle n’aurait probablement jamais d’enfants, décida de partir. Il voulait créer une famille, lui dit-elle, en ajoutant crûment : « Avec toi, je perds mon temps. »

L’état de Gisèle était terrible. Sa douleur physique n’était rien comparé au fardeau émotionnel qui découlait du rejet public de son mari. Après de nombreuses tentatives de devenir mère, elle a fait le deuil du but de sa vie. Sa peur s’est confirmée : être une femme incapable d’avoir des enfants n’a aucune valeur.

Gisèle se renferme alors dans une vie de solitude…

Et elle était loin d’être seule. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de deux millions de femmes en Afrique subsaharienne et en Asie vivent avec la FVV. Dans beaucoup de pays en développement, les soins obstétriques de base sont inaccessibles. Les femmes doivent vivre avec les conséquences d’un accouchement non assisté, ou en mourir.

Grâce à la chirurgie, la fistule obstétrique est souvent réparable. Alors que Mercy Ships se préparait à arriver en République du Congo, Gisèle commençait à espérer. Elle avait déjà été déçue trop de fois auparavant. Ce n’est que lorsqu’elle s’est retrouvée assise sur un lit d’hôpital dans le port de Pointe-Noire, en attendant une opération, qu’elle s’est permise de croire qu’elle pourrait être guérie.

Depuis son opération, Gisèle est tout sourire. Elle est rayonnante !

Si l’opération a permis de soigner physiquement Gisèle, elle ne peut pas faire d’elle une mère. Cependant, elle a trouvé autre chose à bord de l’Africa Mercy. Elle a été émotionnellement touchée par la manière attentive dont les médecins, les infirmières et les autres bénévoles de Mercy Ships ont pris soin d’elle.

Lorsque les patientes souffrant de fistules sont prêtes à renter chez elles, l’équipe de bénévoles organise une fête d’adieu appelée « Cérémonie de la robe ». Chaque patiente se voit remettre une nouvelle robe qu’elle portera en rentrant chez elle. Le jour du départ de Gisèle, la salle s’est remplie de bavardages, de sourires et d’une énergie comme celle d’une fête de mariage.

Une fois la célébration terminée, Gisèle est sortie de l’hôpital, a descendu le quai et a fait ses premiers pas dans la société.

Gisele portera toujours avec elle le chagrin de l’enfant qu’elle a perdu et la douleur des années de souffrance, mais elle le portera la tête haute, car elle connaît la vérité. Elle sait ce qu’elle vaut. Sa dignité a été restaurée.

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