Une nouvelle vision lumineuse pour Mamadou

Dès qu'il a commencé à marcher, sa mère, Salematu, a découvert que son petit garçon, né avec une cataracte, ne voyait pas bien, qu'il avait du mal à ramasser des objets et qu'il trébuchait et tombait tout le temps. Salematu a essayé de faire opérer son fils à l'hôpital local, mais on lui a dit qu'il était trop jeune.
« Chaque fois que je regarde mon fils, je suis triste », témoigne cette mère inquiète.
Le petit Mamadou était particulièrement gêné par le soleil, car la lumière éblouissante limitait ses mouvements. Sa déficience visuelle l'a empêché d'avoir une enfance normale, il était victime de discrimination et, sans la possibilité de voir, il lui serait difficile de suivre des études ou d’obtenir un emploi.
Selon Francess Tommy, membre de l'équipage de jour de Mercy Ships en Sierra Leone, la vie est difficile pour les enfants comme Mamadou dans la plupart des régions du pays.
« Les gens les discriminent, associent leur état à la sorcellerie et certains voisins ne laissent pas leurs enfants jouer avec eux parce qu'ils croient qu'ils sont possédés », a-t-elle déclaré.
Francess a ajouté que la plupart des enfants atteints d'une telle condition dans leur pays grandissent et deviennent des mendiants dans les rues, car ils sont incapables de travailler et de prendre soin d'eux-mêmes.
Heureusement, Mamadou appartient à une famille très unie qui l'aime et le soutient. Il est connu pour être patient, engageant et heureux de se faire des amis.
Une solution trouvée
La famille de Mamadou a cherché sans relâche une solution. Leurs efforts sont restés vains jusqu'à ce qu'ils apprennent par un oncle plus âgé que le nouveau navire-hôpital de Mercy Ships, le Global Mercy™, arrivait en Sierra Leone pour offrir des chirurgies sûres et gratuites à son bord. Par coïncidence, un oncle a été opéré d'une hernie par Mercy Ships il y a de nombreuses années.
Cet oncle, Muhammed, a accompagné Mamadou sur le navire pour son premier rendez-vous. « J'étais si heureux qu'il ait été sélectionné pour être opéré. Je sais qu'une fois que Mamadou aura recouvré la vue, il accomplira de grandes choses par la grâce de Dieu », déclare-t-il.
La responsable de l'équipe ophtalmologique bénévole, Ella Hawthorne, originaire de Nouvelle-Zélande, se souvient encore de sa première rencontre avec Mamadou.
« Rencontrer Mamadou lors de la sélection des patients ici en Sierra Leone a été un moment spécial. Il était adorable et calme au début, mais une fois que vous le connaissez mieux, il sortait de sa coquille et interagit facilement. »
En quête pour retrouver la vue
Lorsque Mamadou est monté pour la première fois à bord du Global Mercy, ses globes oculaires bougeaient sporadiquement lorsqu'il regardait autour de lui. Le Dr Paulius Rudalevicius, le chirurgien ophtalmologue bénévole lituanien qui a opéré Mamadou, a expliqué que ce mouvement irrégulier était une tentative d'attraper des objets.
« Nous pensons que les cataractes bilatérales étaient présentes à la naissance et qu'elles se sont progressivement aggravées. Il a donc une certaine vision, mais les lentilles à l'intérieur sont opaques. »
Le Dr Rudalevicius souligne que les cataractes héréditaires et la malnutrition sont les causes courantes de la maladie. L'intervention chirurgicale pour l'enfant de sept ans allait non seulement transformer sa vie, mais elle était également urgente. Il a confirmé que sans une intervention chirurgicale adaptée, Mamadou ne pourrait jamais retrouver la vue.
« Si nous l’opérons après ses 10 ans, le résultat ne sera pas très bon parce qu'il souffrira d'une amblyopie sévère », explique-t-il. « Si la cataracte n'est pas retirée suffisamment tôt, le cerveau ne pourra jamais apprendre à voir, même si la cataracte est retirée. »

Une chirurgie ophtalmique réussie
Assisté d'une équipe de médecins bénévoles, Dr Rudalevicius a pratiqué une opération manuelle de la cataracte par petite incision. L'opération n'a duré que deux heures, mais elle symbolise le début d'une nouvelle vie pleine d'espoir pour Mamadou.
Le lendemain, on a retiré les bandages aux yeux de Mamadou. Ce fut un moment de joie pour tous, mais surtout pour sa mère. Le bonheur sur son visage était palpable.
« Mon fils peut me voir! Il peut maintenant retourner au village et jouer avec d'autres enfants! »

Pour Mamadou, ce fut un moment de confusion, car c'était la première fois de sa vie qu'il voyait les choses aussi clairement. Il a regardé autour de lui, essayant de comprendre les nouvelles informations et d'identifier les objets inattendus. Le Dr Rudalevicius explique que cette réaction est normale : « En général, ils sont surpris et choqués après l'opération. S'ils peuvent faire des signes, pointer du doigt ou compter les doigts, c'est bon signe. »
Son cerveau n'était pas encore habitué à traiter un tel niveau d'activité visuelle, mais après avoir vu la foule autour de lui sourire et faire des signes, Mamadou s'est rapidement joint à eux, affichant en retour un sourire lumineux et attachant.
Quelques heures après le retrait de ses pansements, Mamadou a reçu une paire de lunettes de soleil pour l'aider à stabiliser sa nouvelle vision. On lui a également donné des crayons et du papier pour faire du coloriage, une activité qu'il était plus qu'heureux de faire avec d'autres enfants dans le service de l'hôpital. Il s'est rapidement emparé d'une petite moto et s'est promené dans le service, mettant immédiatement à profit sa nouvelle vue en évitant les obstacles qui se présentaient sur son chemin.
Un mois plus tard, Mamadou est retourné sur le navire avec sa mère pour une « célébration de la vue », une cérémonie dédiée aux patients qui ont subi récemment des opérations ophtalmologiques. Là, Salematu a fêté tous les progrès depuis l'opération :
« Mamadou peut maintenant m’aider dans mon travail. Il peut aussi se déplacer sans manquer les marches ni tomber, même lorsqu'il fait soleil », déclare-t-elle.
Désormais libre de rêver à un avenir meilleur pour son fils, Salematu espère que Mamadou deviendra un jour médecin et qu'il pourra à son tour faire une différence.
Grâce au soutien de donateurs et de bénévoles du monde entier, il a retrouvé la vue et l'espoir en l'avenir!
