Six ans d’attente pour une nouvelle vie

À l'âge de 10 ans, Fudia s'était habituée aux difficultés quotidiennes de la marche avec ses jambes arquées, aux regards curieux des gens et aux moqueries des enfants de son village. 

Selon Joseph, son oncle et tuteur, elle est née avec cette déformation orthopédique.

« Dès sa naissance, nous avons remarqué que ses jambes n'étaient pas normales », dit-il.

Dans leur ville natale de Sierra Leone, on croit qu'un massage continu des jambes avec de l'eau chaude redresse les jambes, mais malgré ces soins, les jambes de Fudia s’arquaient de plus en plus au fur et à mesure qu'elle grandissait. 

En plus de cette difficulté, Fudia s’est retrouvée orpheline à l'âge de 7 ans, lorsque sa mère est décédée près de 2 ans après la mort de son père. Devant ces circonstances tragiques, elle a dû faire face à des difficultés physiques, émotionnelles et sociales, à l'école et dans son village.

Les difficultés de l'enfance

Fudia a donc eu une enfance douloureuse, souriant à peine et n’étant pas à l'aise en société. Son état l’a contrainte à commencer l’école tardivement et quand elle a fait sa rentrée scolaire, les autres élèves étaient mal à l'aise en sa présence et se moquaient souvent d'elle.

« Elle était rejetée par les autres élèves. Changer d'école n’a servi à rien, les moqueries continuaient », explique Joseph. 

Il a fini par trouver une école qui a accueilli Fudia dans un environnement favorable à l’apprentissage et sans moqueries. Selon les instructions de la direction de l'école, aucun élève n’avait le droit de se moquer de Fudia.

Dans son village, la fillette de 10 ans avait parfois des altercations avec des enfants qui la provoquaient. « Lorsqu'on se moque d'elle, elle se bat avec ses propres armes », témoigne Joseph. Le fait d'avoir l'air différent des autres enfants l’a privée de son estime de soi et de sa confiance en elle. Elle avait peu d’amis.

Son handicap, qui l’empêchait de participer à certaines activités à l’école, ne diminuait en rien l’amour et l’attention qu’elle recevait à la maison. « Tout le monde était gentil avec elle et la traitait avec égards. Ils jouent tous ensemble à la maison », souligne son oncle. Fudia, forte, résiliente et travailleuse, ne laissait pas ces difficultés l'empêcher de prendre le pas sur ses tâches quotidiennes, comme cuisiner du riz, piler du poivre et participer aux tâches ménagères. 

La recherche d'un traitement

La mère de Fudia était encore en vie lorsque Joseph l'a emmenée pour la première fois à Freetown. Après avoir constaté que les remèdes traditionnels ne fonctionnaient pas, il a cherché un autre traitement. Ils ont essayé de la faire soigner dans les hôpitaux locaux, et on leur a recommandé d'attendre le retour de Mercy Ships en Sierra Leone.

« Nous n'avons pas de spécialistes pour ce type de problème dans ce pays, voilà ce qu'ils ont dit », rapporte-t-il.

« J'ai choisi de garder Fudia avec moi, en espérant que Mercy Ships viendra un jour l'opérer. Cela fait maintenant six ans qu'elle vit avec moi », affirme-t-il.

Malheureusement, la mère de Fudia est décédée au cours de ces 6 années d'attente. Son oncle, qui travaille dans le bâtiment, restait convaincu que Mercy Ships reviendrait. Ayant accompagné un oncle plus âgé se faire opérer à bord de l'Africa Mercy® lors d'une précédente mission, il connaissait la vision de Mercy Ships d'apporter l'espoir et la guérison, et croyait fermement qu'un jour Fudia vivrait la même expérience.  Africa Mercy® during a past field service, he was familiar with Mercy Ships’ vision of bringing hope and healing, and believed that one day Fudia would experience the same.

L’aube d’une nouvelle vie

La lumière au bout du long tunnel est finalement apparue en 2023, lorsque Joseph a appris l'arrivée à Freetown du navire-hôpital de Mercy Ships, le Global Mercy™. Un capitaine de l’armée a été le premier à lui envoyer un message au sujet de cette nouvelle enthousiasmante. Joseph a donc rapidement emmené Fudia s'inscrire au centre le plus proche.

Son oncle s'est réjoui lorsqu'elle a été sélectionnée pour être opérée sur le navire.

« J'étais très heureux, car je voulais la voir se tenir droite sur ses deux jambes ». Plein d'espoir et très impatient, il se souvient de leur arrivée sur le navire : « J'ai été ravi de la façon dont ils nous ont accueillis. » 

Le docteur Belen Carsi, chirurgien orthopédiste pédiatrique bénévole originaire d'Espagne, a expliqué que l'état de Fudia résultait de la maladie de Blount - une maladie multifactorielle qui provoque l'inclinaison de la jambe vers l'intérieur, entraînant une déformation chez les jeunes enfants et adolescents.

« Les jambes de Fudia étaient tellement tordues que sa capacité à marcher était vraiment limitée. Ses pieds pointaient à 90 degrés », explique le Dr Carsi. « Si elle n'avait pas été traitée, elle aurait cessé de marcher. »

Orthopaedic Surgery
Declan Osborne et Orianna Parunak, physiothérapeutes, avec Fudia, après sa chirurgie.

Fudia représentait l'un des cas orthopédiques les plus graves pour l'équipe de la mission 2023-2024 en Sierra Leone. « Il s'agissait d'une grosse opération sur les deux jambes », souligne le Dr Carsi. L'intervention chirurgicale a duré plus de quatre heures. « Elle est restée sous anesthésie générale pendant de longues heures et a porté de gros plâtres aux jambes pendant de nombreuses semaines. »

L'attente en valait la peine

« Lorsque j'ai appris que l'opération avait réussi, j'ai été ravi de penser à ses nouvelles jambes toutes droites », confie Joseph. « Je suis vraiment heureux et comblé par tout ce qui s'est passé pour Fudia. »

Le rétablissement et la rééducation de Fudia ont été longs et souvent douloureux, avec des retards imprévus, des soins supplémentaires pour ses plaies et ses activités de rééducation. Néanmoins, elle a montré force et résilience à chaque étape vers la guérison. 

« Fudia est une fille forte, elle est très impressionnante. C'est l’enfant que j’ai vu se tenir debout le plus longtemps lors de son premier rendez-vous de rééducation après l'opération », témoigne Declan Osborne.

Fudia a gagné environ 14 centimètres après l'opération, devenant plus grande et plus forte jour après jour. Son regard est devenu radieux, elle rayonne avec un sourire éclatant annonciateur de sa nouvelle vie après de nombreuses années d'attente.

Selon Massa, tante de Fudia et aide-soignante sur le navire, « Fudia n'est plus la même. Elle avait honte d'aller à l'école. Maintenant, elle a repris confiance en elle et joue avec ses amies. Elle va tellement mieux. »

Elle peut désormais marcher seule et s'apprête à retourner à l'école, avec de grands espoirs pour l'avenir :

« Je veux être médecin, pour pouvoir aider les autres », déclare-t-elle. 

Chirurgie orthopédique sur un navire-hôpital
Fudia, patiente orthopédique, après sa chirurgie.

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