Le courage d'y croire
Diacko avançait timidement, s’appuyant sur ses deux béquilles. Il a vécu avec des jambes arquées pendant plus de la moitié de sa vie et s’est habitué aux moqueries des autres enfants.
Même avec la possibilité d’une opération gratuite, lui et sa mère ont entendu des paroles décourageantes de la part des voisins, qui avaient peur pour eux : « Ce n’est pas sûr, vous ne savez pas ce qui va se passer. »
Mais Diacko et sa mère n’ont pas écouté.
Le choix du courage et de la foi
Les jambes de Diacko ont commencé à s’arquer à l’âge de 3 ans, une condition qui touche de nombreux enfants souffrant de malnutrition.
« Quand les gens le voient, ils l’appellent ‘Diacko jambes arquées’ et il rentre à la maison en pleurant », a déclaré Youma, la mère de Diacko.
Pourtant, Diacko ne pleurait pas tout le temps.
« Parfois, il est fort et continue à avancer », a-t-elle déclaré.
Youma savait que les jambes de Diacko allaient empirer au fur et à mesure qu’il grandirait. Elle craignait qu’en l’absence d’opération, il ne reste au même endroit. Coincé.
« Plus il grandissait, plus il ressentait de la douleur », a-t-elle déclaré.
Mais l’hôpital local de la région de Matam, au Sénégal, est petit. Youma devait amener son fils dans un établissement plus grand pour qu’il soit soigné.
« Je n’avais pas d’argent », dit-elle. « Alors je suis restée à la maison en attendant que Dieu me donne quelque chose et m’aide. »
Un jour, par l’intermédiaire d’un voisin, un message d’espoir est arrivé. Youma a appris que Mercy Ships allait venir au Sénégal et proposer des opérations chirurgicales gratuites.
Certains membres de sa communauté ont eu peur pour elle. Ce cadeau d’étrangers semblait trop beau pour être vrai. Ils pensent qu’il s’agit d’une ruse, que Youma et Diacko pourraient même être kidnappés.
Mais Youma avait le courage d’y croire !
"Tellement heureux"
Fin 2019, Youma et Diacko ont fait le long voyage jusqu’au port de Dakar pour embarquer sur l’Africa Mercy®.
À leur arrivée, ils se sont retrouvés parmi d’autres enfants atteints de pathologies similaires. Pour la première fois de sa vie, Diacko n’était pas seul.
Diacko a bénéficié de l’intervention chirurgicale gratuite qui lui avait été promise, comme Youma l’avait espéré. Ses jambes ont été placées dans des plâtres pendant qu’elles guérissaient.
Lorsque le processus d’enlèvement des plâtres a commencé, Diacko était assis dans son lit d’hôpital, entouré de sa mère et des bénévoles de l’hôpital qu’il avait appris à connaître.
« Il a dit qu’il était tellement heureux », a déclaré l’un des soignants de Diacko. « Très heureux. »
Diacko regarda avec fascination le plâtre s’enlever. Lorsqu’il a vu ses jambes tendues devant lui, droites au lieu d’être arquées, il s’est mis à rire.
Sous les applaudissements et les encouragements de sa mère et du personnel de l’Africa Mercy, Diacko a fait ses premiers pas sur des jambes redressées.
Mais son parcours de guérison ne faisait que commencer. Maintenant que ses jambes ont été redressées, c’est à lui de les renforcer.
Sur ses propres pieds
Après une chirurgie aussi intensive que celle de Diacko, le processus de rééducation est long et ardu.
Ce petit garçon était déterminé. Il s’est présenté chaque jour à la tente de rééducation, prêt à se surpasser. Sa mère le regardait travailler avec les bénévoles, reconnaissante de leur soutien.
« Je suis très contente de venir le voir pendant ses exercices de réadaptation », a-t-elle déclaré. « Ce qu’ils font ici, nous ne pouvons pas le faire, même si nous essayons. Les enfants s’énervent si nous les poussons, et nous risquons alors d’arrêter. »
Après plusieurs jours de rééducation, Youma a constaté une amélioration des mouvements de Diacko.
Fin février 2020, la mère et le fils ont finalement été autorisés à rentrer chez eux.
Malgré leurs craintes, toute la communauté de Matam attendait avec impatience leur retour à la maison. Les voisins ont appelé tout au long des mois pendant lesquels Youma et Diacko étaient sur le bateau, et Youma a toujours gardé les détails à l’écart. Elle se contentait de répondre : « Parfois, j’oublie que je ne suis pas dans ma maison, tellement je suis bien traitée. »
Youma avait intentionnellement gardé le secret sur le succès de l’opération, prévoyant de faire de leur retour à la maison une joyeuse surprise.
En effet, lorsque Diacko est arrivé chez lui, il était devenu une sorte de célébrité. L’histoire de sa guérison est rapidement devenue un témoignage d’espoir et de courage.
« Je ne peux que vous remercier », a déclaré Youma.
Diacko va maintenant à l’école. Quand il sera grand, il aimerait voyager. Sa mère et lui savent que les possibilités qui s’offrent à lui se sont multipliées grâce à l’intervention chirurgicale.
Désormais, l’avenir de Diacko sera marqué par le courage de sa mère, qui a choisi de faire confiance au don d’un étranger.
« Nous avons réalisé ce rêve ensemble », a déclaré Youma.
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