Bec de lièvre : l'histoire de Cheikh

« La vie est dure… quand on a un enfant qui ne peut pas s’alimenter », dit Ndeye. 

Cheikh, le fils de Ndeye, est né avec une fente labiale et une fente palatine. Sa mère a eu du mal à l’allaiter et l’a donc nourri au biberon, en s’assurant qu’il absorbait bien la quantité de lait dont il avait besoin. 

Sa déglutition était difficile et la nourriture s’écoulait souvent par le nez. Cheikh a donc développé une aversion pour l’alimentation et s’est contenté d’un régime composé essentiellement de lait maternisé pendant les deux années suivantes. La malnutrition a retardé son développement ; ses trois sœurs aînées avaient marché avant leur premier anniversaire, mais Cheikh a fêté ses deux ans en rampant, et ne parlait pas encore. 

« Je ne comprends pas vraiment pourquoi il refuse de manger », se lamentait sa mère, inquiète pour son petit garçon. 

Deux années difficiles se sont écoulées avant qu’elle n’emmène Cheikh sur le navire-hôpital de Mercy Ships le jour de son deuxième anniversaire. « Je ne quittais jamais ma maison, j’allais nulle part ailleurs. Je m’occupais juste de Cheikh pour l’aider à manger et à survivre », raconte Ndeye, qui a dû abandonner son travail pour s’occuper de son fils. 

Comme Cheikh refusait généralement la nourriture solide, il consommait de grandes quantités de lait, ce qui pesait lourdement sur les finances du ménage. Le père de Cheikh continuait à travailler comme enseignant, mais il craignait de perdre son emploi, car la famille était mise au ban de la société. Ses collègues estimaient que la mauvaise santé de Cheikh reflétait surement ses lacunes en tant que père et homme. Ndeye redoutait des jours plus sombres, pensant que la honte grandissante pouvait leur faire perdre le soutien des gens de leur village. 

Un programme d'alimentation adapté dû à son bec de lièvre

Lors d’une conversation ouverte avec un collègue, le père de Cheikh a appris l’existence de Mercy Ships et la famille a décidé de le faire soigner à bord. 

Cependant, avant que Cheikh puisse être opéré, il devait devenir beaucoup plus fort. Trina Laidlaw, coordinatrice bénévole de nutrition infantile, a accompagné Cheikh dans son programme d’alimentation afin qu’il prenne suffisamment de poids pour pouvoir être opéré de sa fente labiale. En priorité elle l’a fait passer du lait maternisé à un lait conçu pour les tout-petits, afin de renforcer ses muscles et gagner de l’énergie.  

La mission de Trina a porté ses fruits : au bout de deux mois, Cheikh avait pris le poids nécessaire pour subir la première intervention chirurgicale.  

Ndeye craignait des lendemains douloureux pour le petit garçon. Mais quelques jours plus tard, elle fut rassurée, l’opération s’étant bien déroulée pour Cheikh.

« À ce moment-là, j’étais très heureuse », raconte-t-elle. Son mari l’a appelée et elle a dit : « Le papa de Cheikh est encore plus heureux que moi ! »

Cheikh, patient maxillo-facial

L'espoir réinventé

Après la réparation de sa fente labiale, Cheikh a continué jour après jour à se rétablir. Comme il avait encore du mal à s’alimenter, il n’a pas pris le poids nécessaire pour subir la deuxième intervention chirurgicale à bord, celle de sa fente palatine. Ndeye est donc rentrée chez elle avec l’espoir d’une opération future qui guérirait complètement son fils. L’opération de la lèvre de Cheikh lui a ouvert les yeux sur l’espoir, et les soins qu’il a reçus lui ont redonné foi en l’humanité. 

« Si Cheikh n’avait pas eu cette malformation, les gens auraient parlé de son intelligence. Ce n’est pas un enfant paresseux », déclare Mme Ndeye. « Il aime jouer, il veut jouer tout le temps. »

Réconfortée par l’amour qu’ils ont reçu à bord, Ndeye est prête à montrer son fils au monde entier : « Certaines personnes nont jamais vu Cheikh depuis sa naissance, parce que je ne le laissais pas sortir de la maison. Mais maintenant, si je veux, je le prends dans les bras et je vais marcher avec lui dans tout le quartier. Maintenant, je peux aller où je veux avec Cheikh ». Son engagement envers la santé de son fils ne faisait aucun doute pour ceux qui les avaient vus dans les salles de l’hôpital à bord. « L’amour qu’elle lui voue est vraiment magnifique », a déclaré Trina. « J’espère quelle est maintenant rassurée et qu’elle se sent capable de poursuivre le voyage vers la guérison complète. » 

Ndeye se disait : « Je ne me découragerai jamais. »

Cheikh, patient maxillo-facial

Pour permettre à d’autres patients comme Cheikh d’avoir accès à des chirurgies transformatrices, vous pouvez faire un don ici. Vous pouvez aussi découvrir d’autres histoires de patients.

Tumor
Programme

Chirurgie maxillo-faciale