Aissatou trouve la guérison

Rechercher la guérison

Les parents d’Aissatou auraient donné tout ce qu’ils avaient pour que leur fille guérisse. Ousmane est fermier, et chaque année, il consacrait les recettes de ses récoltes à essayer de trouver quelqu’un qui pourrait soigner la fente labiale et palatine de sa fille, en vain.

Ousmane déclarait : « J’aime tellement ma fille que jamais je ne cesserai de chercher une solution à sa guérison. »

Pour une jeune fille comme Aissatou, une fente labiale n’est pas seulement un inconvénient. La stigmatisation qui entoure cette maladie l’a enfermée chez elle, isolée et repliée sur elle-même. À l’âge adulte, elle aurait pu être empêchée de se marier ou de travailler.

Ousmane savait que sans guérison, l’avenir de sa fille était au mieux incertain. Mais peu importe ce qu’il avait à donner, ce n’était pas suffisant.

Aissatou trouve la guérison

Un cadeau de guérison

En 2019, alors qu’Aissatou était encore petite, Ousmane a entendu parler d’un navire-hôpital de l’ONG internationale Mercy Ships qui arrivait au port de Dakar pour proposer des opérations chirurgicales et des formations médicales gratuites. 

Il a fait le voyage jusqu’au port avec Aissatou, et ils furent si heureux d’obtenir un rendez-vous pour une opération. Mais la joie a été de courte durée : l’opération a dû être reportée à cause de la COVID-19. 

Pourtant, Ousmane n’a pas abandonné.

« Dans mon cœur, je savais que ces personnes allaient aider ma fille. J’ai continué à prier et à espérer le retour du navire. »

Pendant ce temps, la vie continue dans le village de Louga, au nord du Sénégal. Ousmane a continué à cultiver la terre. Lui et sa femme Khadija ont fait de leur mieux pour protéger Aissatou des regards désobligeants, allant même jusqu’à prendre la décision de ne pas la scolariser.

Aissatou avait quatre ans lorsqu’elle est montée à bord du navire-hôpital Africa Mercy pour être opérée. Bien qu’elle soit une petite fille curieuse et pleine de vie, elle ne jouait que seule, sans jamais se mêler aux autres enfants à bord.   

Ousmane a accompagné Aissatou sur le navire, tandis que sa mère Khadija attendait anxieusement à la maison.

« Je ne pouvais ni manger ni boire », confie-t-elle.  

Le père d’Aissatou était également nerveux : « Pendant l’opération, j’avais peur », dit-il en se remémorant les heures d’attente difficiles.  

« Je ne connais rien à la chirurgie et je n’avais aucune idée de ce qui se passait. Cela a pris beaucoup de temps avant qu’elle ne revienne, mais quand elle est sortie du bloc opératoire, j’étais si heureux ! »

Une fois les bandages enlevés, Ousmane et sa fille ont pu tous les deux constater la transformation. Là où se trouvait la fente labiale d’Aissatou, la peau était lisse. Aissatou s’est regardée dans le miroir, l’air fasciné. 

Il a enfin reçu le trésor qu’il désirait par-dessus tout : la guérison de sa fille.

Le traducteur sénégalais Boubacar Diallo, qui travaillait sur le navire pendant le séjour d’Aissatou à bord, a constaté à quel point sa joie était contagieuse :

« Le premier changement que j’ai vu chez elle, c’est son sourire. Après l’opération, elle souriait tout le temps, on la sentait libre. Elle courait partout et jouait avec d’autres enfants. Elle dansait beaucoup. »

Son père affirma : « Sa vie va maintenant être transformée. Elle va pouvoir parler correctement et aller à l’école. »

Un échange de gratitude

Peu après le retour d’Aissatou, sa famille a accueilli des visiteurs de Mercy Ships.

Boubacar et une petite équipe de collègues se sont rendus dans son village pour suivre son rétablissement, apportant des offrandes telles que du riz, du pain, du tissu et des vêtements – mais ils n’étaient pas préparés aux cadeaux qu’ils allaient recevoir.

Lorsque toute la communauté s’est réunie pour une célébration, l’un des anciens du village a déclaré :

« Nous avions perdu tout espoir, nous pensions qu’elle allait mourir comme ça. Personne ne croyait qu’elle serait guérie, car tous les autres hôpitaux n’avaient pas de solution pour elle. »

Ousmane avait essayé de donner tout ce qu’il avait pour trouver la guérison de sa fille. Mais en fin de compte, la guérison lui est venue comme un cadeau. Sa gratitude était débordante, et il a béni ses visiteurs avec le lait de ses chèvres et les oignons de sa ferme.

Mais pour Boubacar, la plus grande joie a été de voir la communauté d’Aissatou l’accueillir à nouveau. Cette visite et la grâce qu’il a rencontrée resteront gravées dans sa mémoire.

Un futur plein d'espoir

Ousmane s’était inquiété pour l’avenir de sa fille. Il connaissait toutes les façons dont son état de santé pouvait l’entraver. Enfin, cette inquiétude a pris fin.

« Sa vie va tellement changer maintenant », a déclaré son père. « Elle pourra parler correctement et aller à l’école. »

Lorsqu’Aissatou est rentrée chez elle, certains de ces changements se sont immédiatement manifestés. Elle a été adoptée par son village. Elle a commencé à jouer avec les autres enfants. Elle a aidé son père à la ferme.

Mais avant que de trop grands changements ne se produisent, la mère d’Aissatou avait un dernier cadeau à lui faire. Au vu et au su de tout le village, et sans aucune crainte, elle emmène sa fille au marché. Cette fois, elle ne cache pas le visage d’Aissatou.

Aissatou trouve la guérison
Tumor
Programme

Chirurgie maxillo-faciale